Février 2020 : l’une de nos volontaires a assisté à la réintroduction de singes-araignées au Guatemala. Une action menée par l’ONG ARCAS, notre partenaire, qui lutte quotidiennement pour accueillir et soigner les animaux sauvés du trafic animal, puis organise leur libération dans leur habitat naturel.
L’ONG ARCAS, artisans de la liberté
Alors qu’il génère aux alentours de 20 millions de dollars de bénéfices chaque année, le trafic d’animaux sauvages est le 4ème marché illégal le plus lucratif au monde (après les trafics de stupéfiants, d’armes et d’humains), et ne cesse de croître malgré une prise de conscience de plus en plus globale des enjeux environnementaux, sociaux et sanitaires qu’il soulève.
Certaines zones du monde sont plus touchées que d’autres par ce fléau : le Guatemala (« Lieu rempli d’arbres » en nahuatl), dont le territoire est composé à 30% de forêt tropicale, abrite une incroyable diversité d’espèces vivantes. Revers de la médaille, le Guatemala est également un haut lieu du braconnage et de la vente d’animaux sauvages en tant qu’animaux de compagnie (majoritairement des perroquets et des singes, mais aussi des félins comme les jaguars ou les pumas). À tel point que le gouvernement possède son propre service de protection de la biodiversité (CONAP, consejo nacional de areas protegidas).
Les animaux confisqués (à des particuliers) ou sauvés (dans la nature) par l’institution sont apportés à l’ONG ARCAS, qui depuis 30 ans travaille à leur réintroduction au sein de la Reserva de Biosfera Maya, située au nord du pays, à la limite les frontières béliziennes et mexicaines.
Être volontaire à ARCAS, c’est aider à s’occuper de ces animaux en mal de soins et de liberté, c’est prendre part à la formidable aventure d’une équipe qui met sa vie au service des animaux ; c’est aussi la possibilité d’assister à des moments privilégiés. En février 2020, ARCAS libère un groupe de 15 singes-araignées (ateles geoffroyi), une espèce de primates endémique de l’Amérique centrale aujourd’hui en danger d’extinction.
Réhabiliter ces animaux est un travail de longue haleine, d’efforts constants et journaliers : entre 6 et 8ans sont en moyenne nécessaire pour mener à bien le processus dans son ensemble, et ce pour un unique groupe de singes (entre dix et vingt individus). En effet, il n’est pas suffisant d’ouvrir leur cage pour les libérer : ils doivent être capables de survivre dans leur environnement naturel, c’est-à-dire de se comporter selon les normes sociales de groupes (mise en place d’une hiérarchie très précise avec un mâle dominant, ce qui déterminera des interactions sociales codées, un ordre d’accès à la nourriture, etc.), de trouver par eux-mêmes de la nourriture en quantité suffisante, mais aussi de se protéger à la fois des prédateurs et des autres groupes de singes avec qui ils vont devoir partager un territoire (ce qui, dans le cas des singes araignées, peut provoquer des luttes violentes).
Dès le « berceau » et jusqu’à l’âge adulte, tout au centre est fait dans leur intérêt, le principal étant qu’ils ne considèrent pas les humains avec indifférence ou comme une source d’interêt mais bien comme un véritable danger pour ne pas retomber dans les mains des braconniers. Ils grandissent en contact minimal avec l’humain, et sont progressivement distanciés de toute activité humaine à mesure qu’ils constituent un groupe et qu’ils évoluent dans le processus de réhabilitation. Avant de les relâcher et après validation de plusieurs études de comportement (éthogrammes, dont le but est de déterminer si le groupe est prêt à être relâché), un dernier contrôle général de santé est fait sur chaque individus ; puis ils sont transportés au milieu de la forêt, au plus profond de la Réserve de Biosphère Maya, munis de colliers radars pour pouvoir suivre leur trace encore un peu. Quand tout est en place, les cages s’ouvrent : retour à la maison.
Témoignage de Anna Sardin,
volontaire en communication de LifeTime Projects auprès d’ARCAS
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